mercredi 10 novembre 2010

OQLF, le retour !

Une des causes les plus importantes au Québec est incontestablement la défense de la langue française. J'en suis très honorée et j'avoue que l'OQLF est plus rapide que l'académie française pour nous fournir des traductions aux mots anglais qui poussent plus vite que le chiendent et qui envahissent notre quotidien, mais dont on raffole. De plus je suis convaincue que la proximité anglophone permet une précision du choix de ces mots, précision appréciable mais qui parfois peut nous offrir de jolies tranches de rigolades ! C'est ainsi que je découvre de véritables merveilles tous les jours. J'ai fait quelques photos car trop incroyable pour nous pauvres gaulois !

Mon premier se mange au Mac Donald, se prononce "amburgueur" en France. Comment appelle t-on un Hamburger (avé l'accent) au Québec ?

Un Hambourgeois ! Bonne réponse !
J'avoue que si quelqu'un me parlait de hambourgeois à Paris, je penserais tout de suite à un habitant de Hambourg plus qu'à un sandwich, pas vous ?

Mon deuxième est un panneau hexagonal et oblige les voitures à s'arrêter. Comment le désigne t-on au Québec ?


Et non ! Ce n'est pas un panneau "Stop" mais "Arrêt", en français, s'il vous plaît !

Mon troisième est un restaurant américain réputé pour son poulet frit. Comment s'appelle t-il au Québec ? hé hé... Je l'aime celui là !

Le Poulet Frit du Kentucky ! Le PFK ! MacDonald, Pizza Hut ou Starbucks n'ont pas encore subit La Traduction mais j'ai hâte !
Et dans la même veine, la chaîne locale de restaurants "Just Noodles" s'appelle... Juste nouilles !

C'est super de nous avoir trouvé des équivalences pour branding, marketing, comparables... Surtout quand on ne sait plus trop ce que ça veut dire tellement le mot est galvaudé. Courriel, c'est joli, mais clavarder, c'est laid. Pour ceux qui ne l'aurait pas trouvé : clavier + bavarder = clavarder (chatter). On ne peut pas gagner à tous les coups, tout comme la féminisation systématique des titres de postes peut parfois sonner faux sur écrivaine ou auteure.

Il y a un charme certain dans la langue franaçaise du Québec, même si de petites subtilités m'échappent encore : pourquoi dit-on avant-midi plutôt que matin ?

Et surtout que veut vraiment dire le verbe pogner ? J'ai abandonné tout espoir de trouver une traduction fidèle et précise en un mot, c'est impossible. Sur tous les exemples suivants, un verbe différent peut s'appliquer quand en québécois pogner suffit !
Je me suis fait pogné, je m'a pogné le pied dans table, j'ai pogné mon sac avant de partir, je ne sais plus où j'étais pogné, t'as pogné une bosse en auto, j'ai pogné une coche, il a pogné c'te fille, j'ai pogné le bus, a pas pogné c'te toune, il a pogné le ballon, j'ai pogné la varicelle...

En début d'interprétation je dirais qu'en français la poignée, empoigner fait référence à attraper, or en wallon pougnî signifie également saisir, enfin en argot la main se dit pogne !

Pi j'vais vous pogner là parce que j'ai un tennis dans une heure.
Bye !

7 commentaires:

  1. Salut Nathalie,

    Très intéressant billet.

    En tant que Québécois, j'avoue avoir parfois beaucoup de difficultés à comprendre pourquoi vous, chers amis français, utilisez plus fréquemment que nous des termes anglophones.
    Pourquoi votre voiture se trouve-t-elle dans un parking alors que la nôtre nous attend au stationnement?
    Pourquoi avez-vous hâte au week-end alors que nous attendons avec impatience la fin de semaine?
    On pourrait en nommer des tonnes, mais c'est toujours bizarre de constater que chez vous, berceau de la langue française, l'anglais s'insinue toujours un peu plus. Et, avec votre président qui ne fait rien pour la protéger, où cela mènera-t-il?

    Et, pour vous citer, ma chère, « Les québécois qui disent que les français ont plein d'anglicismes et que eux seuls parlent le vrai français ! Come on ! » Là n’est pas la question! Nous ne parlons pas le « vrai français », chaque peuple en ayant sa version. Nous aussi nous avons beaucoup d’anglicismes. C’est juste que, parfois, on dirait presque que vous honte de votre langue, au point de tant la métisser d’anglais qu’on ne s’y reconnaît plus. Mais on vous aime quand même!

    Pour l'avant-midi, c'est un héritage de notre passé anglo-saxon (ah, si vous ne nous aviez pas abandonnés aux mains des Anglais!), chez qui la journée se divise entre ante meridiem (AM) et post meridiem (PM). Et en tant que petit peuple de sept millions de Francos dans un océan de 300 millions d'Anglos, on se laisse parfois corrompre par certaines de leurs expressions. Il est donc fréquent, chez nous, d'entendre dire, en plein après-midi, qu'il est 3 h plutôt que 15 h. Et c'est certain que « matinée », c'est bien, mais si une partie de la journée se nomme « l'après-midi », pourquoi n'y aurait-il pas un « avant »?! On dit bien « avant J-C » et « après J-C »!

    Pour continuer sur l'héritage anglo-saxon, ça donne malheureusement des incongruités assez inexplicables. Ainsi, on dira que Montréal est à 250 kilomètres de Québec (donc en utilisant le logique système métrique), mais qu'on a une taille de 5 pieds 11 pouces, et non pas de 180 centimètres... On dira aussi (ce que je ne comprendrai jamais) que la température extérieure est de 25 degrés Celsius, mais que celle de notre piscine est de... 78 degrés Fahrenheit!!!!! L’air est métrique, mais l’eau impériale!!

    Et ce « pogner », utilisé à plusieurs sauces, fait partie, comme bien des mots bizarres, de notre dialecte local. Pour vos lecteurs, ça signifie :
    Je me suis fait pogner (avoir, arnaquer).
    Je me suis pété (cogné) le pied su’a (sur la) table (et non pas je me suis « pogné » le pied)
    J’ai pogné (attrapé, pris, empoigné) mon sac avant de partir (plus rare, mais ça se dit)
    Je ne sais plus où j'étais pogné (coincé)
    T'as pogné une bosse en auto (mmm, comment traduire… Ta voiture a soubresauté en raison d’une anfractuosité de la chaussée?!!)
    J'ai pogné une coche (On dit plutôt « j’ai pété une coche » (J’ai piqué une colère, je me suis emporté))
    Il a pogné c'te fille-là (Pour être poli, disons que sa drague a réussi!!)
    J'ai pogné le bus (J’ai réussi à attraper l’autobus à temps)
    A pas pogné c'te toune-là (Cette chanson fut un bide, un échec)
    Il a pogné le ballon (Plus rare… Il a attrapé le ballon)
    J'ai pogné (attrapé) la varicelle...
    Donc, pas toujours logique, et utilisé pour de nombreuses expressions très différentes… Donc, de traduction fidèle et en un mot il n’y a point!

    Sur ce, chère Franco-québécoise, je vous dis salut, et continuez à écrire votre intéressant… carnet (blog!)! Au plaisir de clavarder et peut-être même de s’envoyer des courriels!!

    ;-)

    Luc

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  2. Wow! En tant que bonne québécoise, je vais me coucher moins niaiseuse ce soir!
    Merci Luc! C'est très très intéressant et enrichissant!

    Sandra

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Merci Luc pour ce charmant post, vous excuserez mon anglicisme tout comme, vous l'aurez compris,je raffole du vôtre. Oui, j'aime la langue québécoise, elle me fait capoter ! Pour l'ethnologue frustrée et l'amoureuse des mots que je suis, mon aventure est délicieuse, pour mes oreilles, comme pour mes neurones. De plus j'en apprends encore en vous lisant. Excusez mon absence pour cause d'escapade parisienne et d'activité professionnelle. Dans quelques jours je vous promets de quoi...
    Au plaisir de vous lire ici ou ailleurs.

    nathalie.a.montreal@gmail.com

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  5. Bonjour Nathalie,

    Je suis dans un stage pour devenir prof de français aux états-unis. J'ai trouvé ton blog sur TV5 monde et j'étais très heureuse parce que ce blog correspond avec un projet pour mes élèves. Ils doivent découvrir les experiences des études ou des carrières étrangères. J'aimerais bien si vous avez le temps de répondre aux quelques questions pour mes élèves. J'enseignerai cette unité après le 18 mars. Si vous êtes d'accord, contactez-moi, svp. Si vous avez des questions, n'hesitez pas de me contacter. C'est un peu difficile de trouver des textes en français qui sont accessibles à mes élèves. J'aime bien l'authenticité.

    Merci,

    Ryan

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  6. Ici au Québec, la confiture de tomates vertes, c'est du ketchup vert (voir Recettes du Québec, des recettes simples de tous les jours - voir http://www.recettes.qc.ca/recettes/recette.php?id=341&rdj=&pub=)

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  7. Les Québécois n'utilisent pas plus ou moins d'anglicismes que les Français, mais ils sont nettement plus réticent à les écrire, notamment pour tout usage officiel, ou à les utiliser dans un langage formel. Par exemple, week-end (qui s'écrit d'ailleurs normalement weekend en anglais!) nous paraîtrait déplacé dans un contexte formel, alors que dans un langage familier il est, parfois, utilisé avec son équivalent français, fin de semaine.

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